Une année de défis pour accompagner un millésime plein de promesses.
Une année de défis pour accompagner un millésime plein de promesses.
Au cours d’une année marquée par une exceptionnelle pression mildiou et des maturités tardives, 2024 a été un millésime d’équilibriste. Plus que jamais, la précocité et la capacité de régulation de nos terroirs ont été décisives pour amener les raisins au bout de leur surprenant potentiel.
L’hiver, particulièrement doux, est le plus arrosé depuis 2000, avec 950 millimètres de précipitations entre la fin de la vendanges 2023 et le 1er avril 2024. Il entraîne un débourrement homogène et précoce, dès à la fin du mois de mars.
La pluviométrie exceptionnelle qui se prolonge au printemps s’accompagne d’une pression mildiou constante, partiellement contenue par des températures basses pour la saison.
Dans ce climat humide et frais, la vigne perd l’avance acquise au moment du débourrement. La floraison débute fin mai, à la faveur d’une première période de douceur..
Marquée par la fraîcheur qui l’a précédée, elle est malgré tout affectée par la coulure, réduisant le nombre de baies par grappe, et le millerandage, générant des baies très inégales en taille. La floraison annonce un millésime au rendement assez faible, donnant naissance à des grappes aux raisins assez aérés, ce qui se révèlera très favorable pour l’état sanitaire du vignoble et la maturation homogène des baies.
Dans ce contexte, la couverture végétale des sols a été maintenue tardivement. Combinée à la fraîcheur du climat, elle a réduit la disponibilité en azote et ainsi contribué à stimuler le métabolisme secondaire de la vigne et la synthèse des polyphénols, responsables des tanins et de la couleur des baies.
Alors que mai reste copieusement arrosé et juin parfois orageux, une longue période sèche s’impose enfin du 13 juillet au 29 août, permettant à une contrainte hydrique qualitative de s’installer.
Les amplitudes thermiques importantes entre nuit (moins de 10 °C les 19 et 22 août !) et jour sont très favorables à la synthèse d’anthocyanes. Elles expliquent aussi la lenteur de la montée en sucre et de la baisse de l’acidité. La véraison tardive a confirmé la nécessité d’être patient et de bénéficier d’une météo favorable pour atteindre la maturité.
Début septembre apporte 50 mm de pluie qui ont permis à la vigne de se réhydrater sans mettre en péril l’état sanitaire. Les prévisions météorologiques alarmistes du week-end du 7 septembre ont fait craindre un supplément de pluie qui aurait à ce stade mis en péril la qualité de la vendange. L’accalmie salutaire entre le 12 et le 20 septembre nous a finalement permis de gagner quelques précieux jours pour atteindre les maturités optimales.
Les vendanges s’ouvrent avec les vieux Merlot les plus précoces de la terrasse graveleuse le 23 septembre, suivis par les vieux Cabernet Sauvignon, à partir du 30 Septembre.
L’aboutissement de ce millésime aura souvent tenu à un fil. L’incroyable résilience de nos terroirs, associé à l’âge élevé des vignes et à des rendements modérés, nous aura permis d’accompagner un millésime au potentiel finalement très prometteur.
