Depuis 2005, Cos d’Estournel crée des vins blancs dans le nord du Médoc. Avec la même ambition que pour ses vins rouges : créer de grands vins exprimant précisément leur terroir.
Depuis 2005, Cos d’Estournel crée des vins blancs dans le nord du Médoc. Avec la même ambition que pour ses vins rouges : créer de grands vins exprimant précisément leur terroir.
Le renouveau des blancs du Médoc
Si l’on associe aujourd’hui le Médoc à ses grands vins rouges, les blancs y avaient historiquement toute leur place. Entre crises viticoles et classement de 1855, ils ont progressivement été effacés par les rouges. À tel point que les cahiers des charges des AOP médocaines définis dans les années 1960 ont exclu les vins blancs, jusqu’à la reconnaissance récente de l’AOP Médoc Blanc. Dès 2005, Cos d’Estournel a anticipé ce renouveau en lançant Cos d’Estournel Blanc, porté par une ambition audacieuse : élaborer un grand vin blanc sur ces terres de grands vins rouges.
A la recherche de grands terroirs
La création d’un vin blanc à Cos d’Estournel tient de la volonté de Michel Reybier. L’enjeu était de trouver un terroir médocain aux conditions climatiques optimales pour l’épanouissement du Sauvignon Blanc et du Sémillon. « Nous avons identifié un terroir unique, au lieu-dit Goulée, détaille Dominique Arangoïts, Directeur Technique de Cos d’Estournel. C’est le blanc le plus au nord de la Gironde, bénéficiant de la proximité de l’estuaire, qui mesure ici 13 km de large, contre 7 km à Saint-Estèphe. Cette masse d’eau, plus salée car plus proche de l’océan, apporte des embruns iodés. »
Sur cette ancienne île, les sols graveleux, combinés à des couches profondes d’argiles et d’argilo-calcaires, offrent des conditions idéales pour préserver la fraîcheur et la tension. Afin d’optimiser la qualité dès les premières récoltes, une technique exigeante et coûteuse a été adoptée : le surgreffage des cépages blancs sur d’anciennes vignes de Cabernet Sauvignon. « Cette approche nous a permis de gagner une vingtaine d’années en maturité et en qualité », se réjouit Dominique Arangoïts. Depuis, d’autres parcelles, toujours dans le Nord Médoc, se sont ajoutées à ce premier vignoble blanc :
Une vinification sur-mesure
L’élaboration des blancs de Cos d’Estournel repose sur une approche de haute précision. Les raisins sont pressés délicatement avec des pressoirs verticaux comparables à ceux que l’on trouve en Champagne, une méthode rare dans le Médoc. « Cela permet d’obtenir des moûts d’une grande pureté, réduisant ainsi le besoin de débourbage – séparation du mout clair de ses sédiments», explique Dominique Arangoïts. Les fermentations se déroulent en barriques, chaque contenant étant suivi individuellement jusqu’à l’assemblage. Comme pour les rouges de Cos d’Estournel, il n’y a pas de règle d’assemblage. L’identité des cépages s’efface derrière l’expression d’un terroir. « On ne regarde jamais le cépage lorsque l’on assemble, insiste Dominique Arangoïts. On cherche à faire le meilleur Cos possible et on regarde après. »
Une signature unique : entre fraîcheur et minéralité
Les blancs de Cos d’Estournel se distinguent par leur style, précis et ciselé. Gaëtan Lacoste, Directeur de la Sommellerie France Michel Reybier Hospitality, caractérise
Cos d’Estournel Blanc dénote par sa complexité sans exubérance et par son potentiel de garde. La création en 2018 de Pagodes de Cos Blanc a permis de proposer une interprétation plus accessible du terroir. « Cos Blanc, avec ses vieux Sémillons, possède une belle capacité de garde, note Charles Thomas, Directeur Commercial de Cos d’Estournel, tandis que Pagodes Blanc est plus immédiat. » Dominique Arangoïts abonde :
Des amateurs en quête de grands vins blancs
Si les grands blancs du Médoc restent rares, leur attractivité ne cesse de croître. Pour Gaëtan Lacoste, « l’émergence des blancs du Médoc offre une alternative aux blancs des Graves, moins amples et plus tendus que son voisin du Sud. » Charles Thomas y voit aussi une évolution des habitudes de consommation :
Cos d’Estournel Blanc et Pagodes de Cos Blanc suscitent l’intérêt des amateurs, principalement sur les marchés matures, l’Europe et l’Amérique du Nord, le Japon, Hong Kong et Singapour en Asie.
« Nos blancs surprennent et séduisent par leur finesse », conclut Charles Thomas.