Seule Indienne diplômée Master of Wine, rencontre avec Sonal Holland pour un entretien entre Orient et Occident.
Seule Indienne diplômée Master of Wine, rencontre avec Sonal Holland pour un entretien entre Orient et Occident.
Nous sommes à un moment d’accélération très excitant pour le vin en Inde, troisième marché mondial de boissons alcoolisées. Si l’on compare avec les autres alcools, le vin n’est pas encore arrivé à maturité mais c’est la boisson qui connaît la plus forte progression, de 15 à 20% par an au cours des dix dernières années.
Les vins importés représentent 25% du marché mais sont aussi ceux qui connaissent la plus forte croissance de consommation. Les Indiens sont très intéressés par les vins internationaux et sont en quête de premiumisation.
Grands voyageurs, ils peuvent aussi bien découvrir les vins en Inde et s’ouvrir ensuite à des vins internationaux que débuter leur parcours de consommation lors d’un voyage à l’étranger.
Très exposée au modèle occidental, il y a une aspiration globale de la société indienne à expérimenter un mode de vie plus épanouissant. Dans ce contexte, le vin bénéficie de trois leviers.
D’abord, il véhicule une image de sophistication et de succès. Nos études montrent que lorsque les personnes commencent à réussir professionnellement, ils commencent aussi à boire du vin. La Gen Z indienne correspond à une tranche d’âge qui n’a jamais été aussi riche dans l’histoire du pays et qui se montre prête à payer plus pour consommer mieux.
Ensuite, alors que l’Inde est traditionnellement un pays consommateur d’alcools forts, notamment de whisky, les médias évoquent souvent l’intérêt du vin en termes de santé.
Enfin, les consommatrices ont tendance à considérer le vin comme une boisson plus élégante et plus acceptable socialement pour une femme que les alcools forts. Il y a une révolution des femmes buvant du vin en Inde !
Ces trois axes représentent donc une vraie opportunité pour les vins internationaux, à condition d’adopter une communication simple, synthétique et authentique.
Bordeaux est connue et respectée, on pourrait dire qu’il s’agit presque d’une marque. La région est associée à des vins de grande qualité. Les Indiens connaissent quelques appellations prestigieuses comme Saint-Estèphe, Margaux ou encore Saint-Émilion.
La disponibilité des vins de Bordeaux pourrait être meilleure en Inde, mais elle est freinée par les taxes à l’importation. Il faudrait un accord commercial avec l’Europe, comme celui que l’Inde a signé avec l’Australie.
C’est fascinant de voir cette confluence des cultures occidentales et orientales, avec ces magnifiques pagodes, les éléphants, cette superbe architecture, si distinctive. C’est presque comme un temple indien, mais ce n’est pas l’Inde pour autant, il y a aussi cet héritage occidental.
C’est à l’image du monde contemporain : à chaque fois que l’Orient et l’Occident se rencontrent, cela crée quelque chose de magique. Je me souviens aussi de la résidence privée, la Chartreuse, avec les riches tapisseries, les soies, les boiseries… C’est singulier, fascinant, surprenant. Les personnes qui ont la chance d’aller à Cos d’Estournel ne l’oublient pas et restent pour toujours des ambassadeurs de Cos !
J’ai eu la chance d’être très bien reçue à Cos lors de ma venue en 2018. J’ai notamment goûté Cos d’Estournel 2009 et 2010, deux millésimes spectaculaires !