Avec ses 173 000 abonnés sur YouTube, Konstantin Baum est le plus jeune Master of Wine d’Allemagne et un entrepreneur à succès. Sa devise : Make the world taste better.
Avec ses 173 000 abonnés sur YouTube, Konstantin Baum est le plus jeune Master of Wine d’Allemagne et un entrepreneur à succès. Sa devise : Make the world taste better.
Devenir Master of Wine est une quête d’excellence qui exige à la fois rigueur et passion. Vous souvenez-vous d’un moment clé qui a façonné votre approche du vin ?
J’ai étudié l’œnologie et le commerce à l’université et je savais déjà que je voulais devenir Master of Wine. J’ai réalisé que j’avais un bon palais lorsque je travaillais comme sommelier dans le restaurant deux étoiles Michelin de Patrick Guilbaud à Dublin. Avec mon chef sommelier, nous faisions régulièrement des dégustations à l’aveugle. Et je me suis dit : « Si je peux battre mon patron, qui était un dégustateur très talentueux, alors peut-être que je peux faire carrière dans la dégustation, l’analyse et la notation des vins. » C’est ainsi que tout a commencé.
Votre devise, Make the world taste better, suggère que le vin peut transformer notre perception du monde. Selon vous, qu’est-ce qui donne à un vin son pouvoir d’émerveillement?
Le pouvoir d’émerveillement du vin tient selon moi dans le fait qu’il s’agisse d’un produit à la fois magique et spirituel. Il a longtemps été utilisé dans des contextes religieux, mais il nous permet aussi de mieux appréhender la nature : observer comment le raisin pousse, comment le terroir influence le vin, comment le temps et les millésimes le façonnent. C’est tout cela qui le rend si fascinant.
Vous avez plusieurs activités, comment envisagez-vous leur complémentarité ?
Que ce soit en important et en distribuant des vins pour Baum Selection, en accompagnant la sélection de vins du Brenners Park Hotel and Spa à Baden Baden, en réalisant des masterclasses physiques à travers le monde via mon agence de communication ou en ligne avec ma plateforme CellarClass.com, l’ensemble de mes activités ont un même but : Make the world taste better.
Vous partagez votre passion sur YouTube avec une approche ludique et pédagogique. Quel était votre objectif en créant ce contenu et quelle est la clé de son succès ?
J’ai débuté ma chaîne YouTube il y quatre ou cinq ans maintenant, et c’est aujourd’hui l’une des plus importantes au monde dans l’univers du vin. Ce qui est intéressant c’est que près de 60 % de mon audience a moins de 40 ans, ce qui est plutôt jeune pour un sujet comme le vin. Dès le début, j’ai voulu que la chaîne soit accessible à tous. Aujourd’hui, je suis ravi de voir que des amateurs comme des professionnels du vin regardent mes vidéos. Je pense que ce qui plaît, c’est l’honnêteté. Je n’hésite pas à critiquer un vin cher s’il ne me convainc pas, et inversement, à mettre en avant un vin abordable et méconnu. Je laisse aussi mes erreurs dans les vidéos – casser une bouteille, me tromper… Cela crée un lien authentique avec le public. Je n’aime pas trop le terme démystifier car le vin doit garder son mystère, mais une chose est sûre, je veux le rendre plus accessible.
Cos d’Estournel a toujours été inspiré par l’exotisme et le voyage, notamment via ses liens historiques entre Bordeaux et l’Inde. Quel rôle joue le voyage dans votre vision du vin ?
Voyager est une des raisons principales pour lesquelles j’ai choisi le secteur du vin. C’est ce qui me fascine tant dans cet univers : cette capacité à voyager, à découvrir de nouveaux lieux, à s’immerger dans différentes cultures et à déguster des vins qui reflètent toutes ces influences.
Avez-vous un souvenir personnel particulier avec Cos d’Estournel ?
J’ai fait le marathon du Médoc en 2009. Sur le parcours, il y a cette fameuse montée de Cos : après être passé devant Château Lafite, on attaque la côte qui mène à Cos. C’est un point de transition entre Pauillac et Saint-Estèphe. Le paysage change, la lumière est différente, le terroir aussi. Et je pense que c’est quelque chose que l’on retrouve dans les vins de Cos d’Estournel : ce passage vers un autre sol, une autre expression. On pourrait presque y voir une définition de ce qu’est le terroir.
Quels sont selon vous les marqueurs des vins de Cos d’Estournel ? Vous rappelez-vous d’un millésime que vous avez particulièrement apprécié ?
En termes de style, Cos d’Estournel incarne l’excellence à Saint-Estèphe. J’aime beaucoup cette combinaison entre maturité et richesse, tout en conservant une structure marquée. La texture du vin est remarquable : la sensation des tannins, leur grain, la fraîcheur… Personnellement, j’ai particulièrement apprécié Cos d’Estournel 2009, dégusté à Londres lors des Primeurs. J’aime sa richesse et sa texture veloutée.
Si vous deviez décrire Cos d’Estournel en trois mots ?
Exotique – pour l’architecture du château. Cos d’Estournel est un château magnifique qui se distingue clairement dans le paysage et qui représente quelque chose de totalement unique parmi les autres châteaux du Médoc.
Audacieux – dans sa manière d’incarner l’histoire. Construire un château avec une telle architecture était un choix osé, et je pense que les vins reflètent également cette audace à travers leur qualité, leur goût et leur structure.
Transition – car il marque le passage entre Pauillac et Saint-Estèphe, une frontière entre différents terroirs. Cos d’Estournel se trouve précisément à ce point charnière de l’appellation.
