Une parcelle, une histoire

« La Fontine », « Le Manège », « L’Horloge », « Le Chêne », « Le Maïs », « Le Lac », « Les Sapinettes », mais aussi « Les 6 Sadons de la Mule » ou « La Parcelle des Femmes » … Ces noms de parcelles, qu’on penserait tout droit sortis de l’imagination d’un écrivain naturaliste, cachent chacun une histoire, mais aussi une particularité pour les vignes qui y sont plantées ! Et si certains noms racontent une évidence, d’autres appellent l’imaginaire d’un temps révolu…

Parmi les évidences, « Le Chêne » nomme la parcelle située au pied d’un arbre centenaire jadis fièrement installé là, depuis lequel on pouvait admirer la colline de Cos et le château. De façon tout à fait évidente, la parcelle « Le Lac » fut ainsi baptisée pour sa proximité avec le plan d’eau. De même, « Le Maïs » porte le nom d’un champ tout proche qui permettait autrefois d’alimenter les travailleurs. Et la parcelle « Les Sapinettes » est ainsi nommée en référence à la série d’épicéas plantée à son extrémité.

Si l’on s’aventure un peu plus loin, « La Fontine » nomme affectueusement la parcelle proche d’une fontaine à laquelle les vignerons se désaltéraient pendant leurs longues journées de travail. « Le Manège » rappelle la présence d’une mule, employée à tourner autour d’un puits, actionnant ainsi l’alimentation en eau du Château. « L’Horloge » évoque le travail des vignerons : depuis cette parcelle, ils apercevaient l’horloge de la pagode centrale qui rythmait leurs journées. Et sur la parcelle « Les 6 Sadons de la Mule », du nom de l’unité de mesure encore utilisée pour désigner une surface au sein d’un vignoble, étaient parquée ladite mule lorsqu’elle ne travaillait pas.

D’autres noms enfin rappellent des périodes d’une Histoire qui a forgé le caractère des hommes et des femmes du vignoble. Il en est ainsi de « La Parcelle des Femmes », plantée en 1915 par les femmes en pleine Première Guerre Mondiale, alors que les hommes étaient au front.

Si les noms disent une histoire, l’emplacement des parcelles et le choix de cépages qui y sont plantés ne doivent, eux non plus, rien au hasard. La position du vignoble, au cœur d’une zone vallonnée du nord du Médoc entre l’océan et la Gironde, sur la « colline de Cailloux » qui a donné le nom « Cos » en vieux gascon, offre au terroir une impressionnante variété de sols.